jeudi, mai 9, 2024

L’Origine des noms chez les Bayeke

C’est le père qui donne à ses enfants les noms de son clan et la mère de même pour la partie des enfants à qui elle donne les noms de sa famille. On donne toujours le nom d’un ancêtre ou d’un parent décédé afin qu’on puisse l’invoquer en cas de maladie ou de problèmes graves de celui qui est devenu sa « réincarnation ». Mais il existe aussi des noms dictés par les circonstances qui entourent la naissance de l’enfant. En voici quelques exemples. Enfant né :

1. Au lever du soleil (MALABO)
Garçon : KALABO ; Fille : NAKALABO

2. Vers 10 heures
Garçon : KASASE ; Fille : NAKASASE

3. Vers midi
Garçon : KAZYOBA ; Fille : NANGANGE

4. Vers 15 heures
Garçon : KUHUKAMA ; Fille : NAKUHUKAMA

5. Au coucher du soleil (MPINDI)
Garçon : MPINDI ; Fille : NAMPINDI

6. La nuit (BUFUKU)
Garçon : KAFUKU ; Fille : BWILE

7. En saison des pluies :
Garçon : MAVULA ; Fille : NAMVULA

8. En saison sèche :
Garçon : SHIWA ; Fille : NASHIWA

9. Un jour où l’on pleure un mort :
Garçon : MINSOZI ; Fille : MADILA

10. Un jour où l’on déplore un événement malheureux, triste :
Garçon et Fille : MWIZALUBI (qui est venu à un moment triste)

11. Un jour où coule la bière (BUSELE) :
Garçon : MASELE ; Fille : MASELE

12. En période de disette :
Garçon : INANZALA ; Fille : INANZALA

13. En pleine guerre (BULEMO) :
Garçon : MALEMO ; Fille : MALEMO

14. Enfants jumeaux :
L’ainé Garçon : KULWA ; Fille : NAKULWA
Le deuxième Garçon : TOTO ; Fille : TOTO ou KATOTO

15. Cas de triplés, le troisième s’appelle NANTATUMWA (garçon ou fille) qui ne peut être envoyé, de la croyance qui dit qu’un tel enfant mourrait si on l’envoie.

Il est à noter que si les noms repris ci-haut gardent leur signification originelle, la dation des noms aujourd’hui, dans la majorité des cas, ne correspond plus au sens des circonstances entourant la naissance tel qu’il était compris alors. Ainsi, tel qui s’appelle KALABO ou KAZYOBA, n’est pas nécessairement né au lever du soleil ou à midi. Ces noms sont devenus des noms de famille en imitation servile de ce qui se fait chez l’européen.

D’autres noms sont des déformations par le blanc, comme dans beaucoup de cas des noms de lieux, de noms ou de surnoms portés par certaines personnes. Par exemple le nom MUNONGO, mon nom de famille, est une déformation. Il s’agit d’un surnom en Kiluba de « MULONGO WA MPAJI » qui signifie « COLONNE DE FOURMIS ROUGES » que s’était donné KALASA, fils de M’siri et son premier représentant en pays Buluba à Kibanda, pour signifier aux Baluba qu’ils ne devaient pas le provoquer parce que, étant là-bas avec un petit nombre de Bayeke, il avait l’air faible car alors, le reste de la colonne des fourmis rouges, les autres Bayeke, suivrait.

Celui qui lui a succédé, son jeune frère MUTAMPUKA, le futur MWENDA IV, a gardé ce nom déformé de MUNONGO qui s’est perpétué à travers ses enfants et aujourd’hui ses petits-enfants.

Un autre exemple est celui de quelqu’un ayant fait un long voyage à pieds, et qui rapporte d’énormes bénéfices moraux, sociaux, financiers. Son nom serait donc MUSABILA KU MAGULU ou MUSABILA du verbe KUSABA = devenir riche, et MAGULU = pieds ;  autrement dit celui qui a fait fortune parce qu’il n’a pas craint de marcher loin. Ses petits-enfants peuvent être salués par SHA MUSABILA.

Bonne chance à vous qui allez nommer votre prochain enfant.